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Une odeur de papier
6 septembre 2019

La bête du Gévaudan

20190830_160126-ConvertImage (1)La bête du Gévaudan

Michel LOUIS, Ed° Tempus, 2003

Ce livre, dévoré en septembre 2007 lors d'un séjour à Houston, a mis fin à des années d'intérêt passionné pour la bête du Gévaudan, à des années de questionnement désespéré et a apporté une réponse plausible à la question que je me posais depuis mes 7 ans : "Mais qu'est-ce qu'était cette bête monstrueuse ?" Chez mes grands parents, j'avais trouvé des livres écrits par Alain Decaux traitant (en partie) du sujet. Décevants. C'était l'une des énigmes de l'histoire de France et elle allait probablement le rester. 

Au printemps 1764, dans le Gévaudan et le sud de l'Auvergne, une bête mystérieuse commença à semer la terreur. Ses forfaits durèrent 3 longues années. Les personnes ayant vu cette créature évoquèrent un loup-garou, un loup se tenant sur ses pattes arrières et dévorant ses proies avec ses pattes avant.
L'horreur et l'effroi poussèrent alors les autorités locales, aidées par des dragons envoyés par le roi Louis XV,  à organiser des battues contre les loups si détestés. Massacrés par des villageois, les loups ne reviendront qu'à la faveur de l'ouverture d'un parc zoologique qui leur est dédié. 
La renommée de la bête traversa la Manche. Les Anglais se gaussèrent. Humiliée un an auparavant par sa défaite durant la guerre de 7 ans au cours de laquelle elle avait perdu le Canada, la France se devait de faire taire cette arrogante Angleterre qui prétendait que nos valeureux soldats tremblaient devant ce qui n'aurait été qu'un "châton nouveau-né". Les dragons n'ayant ramené du Gévaudan que des loups "classiques", un loup plus gros dut être trouvé puis exposé à Versailles en présence de l'ambassadeur britannique et baptisé "Bête du Gévaudan". L'affront était lavé, mais les attaques d'une population terrorisée et abandonnée, elles, se poursuivirent jusqu'au 19 juin 1767, date de décès de la véritable bête. 

"De récentes études sur les loups ont montré que l'on n'a jamais recensé avec certitude un seul cas où ces animaux, même tenaillés par la faim, auraient attaqué spontanément des êtres humains." Konrad LORENZ. 

Michel Louis se fait l'avocat des loups. Oui !, ils étaient innocents malgré le lourd tribut qu'ils payèrent à ces cavales. Ce sont des victimes collatérales du véritable tueur. Son regard de spécaliste des fauves et animaux sauvages, permet à Michel Louis de nous démontrer que la bête était probablement apprivoisée, qu'elle n'avait nullement peur des hommes et de poser le nom du véritable coupable derrière ces attaques qui ne sont rien d'autre que des meurtres. Je n'ai pas envie d'en dire plus (j'en ai déjà trop dit) mais ce livre m'a tenue en haleine entre une visite de la NASA et celle de Galveston. J'ai été plongée dans le Gévaudan du XVIIIè siècle, j'ai aimé l'amour de Michel Louis pour les loups et son discours rationnel. 

Si comme moi, vous ne voulez plus que la bête du Gévaudan soit une énigme de l'histoire de France, vous savez quel livre il vous faut vous procurer. 

Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine. 

 

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